Maître PHILIPPE -
MORCEAU D’ARCHITECTURE
RL NETJER – G∴L∴T∴I∴ – Maître PHILIPPE
Philippe Anthelme Nizier naît le 25 avril 1849 dans le hameau de Loisieux, près de Chambéry (en Savoie). A l’époque cette région faisait partie du royaume de la Sardaigne, et ne fut rattachée à la France qu’en 1880. Il est l’ainé des 5 enfants de Joseph Philippe Nizier et Marie Vachod, petits propriétaires cultivateurs. Sa naissance et une destinée extraordinaire auraient été prédites à sa mère par le curé d’Ars (Jean-Marie Vianney). N’est-il pas le fils de Joseph et Marie ?
Bon nombre d’anecdotes extraordinaires de sa vie, l’ont fait comparer au Christ. Certains allant même jusqu’à prétendre qu’il était le Christ, ce qu’il réfute lui-même.
« Selon la légende, lorsqu’approcha le moment de sa naissance, sa mère se mit à chanter, en tenant à la main une branche de laurier (plante sensée faciliter le travail d’accouchement), il faisait un orage épouvantable (on crut un moment que le village allait être emporté) qui s’arrêta lorsque l’enfant poussa son premier cri.
Une grande étoile très brillante apparut dans le ciel.
Cette même étoile apparut à nouveau le jour de son baptême.
Plus tard, il la gravera au-dessus de la maison familiale avant de quitter Loisieux pour Lyon.
Il grandit dans la modeste propriété rurale de ses parents jusqu’à la date de sa première communion en 1862. Ce jour-là, c’est une boule de feu qui traversa l’église pendant la messe au moment de l’eucharistie, à la stupéfaction du curé et de l’assemblée. Ce fut un enfant rêveur, amoureux de la nature et de la vie au grand air. On raconte que lorsqu’il gardait le troupeau de moutons de la ferme, il traçait un grand cercle autour des bêtes, avec une branche de coudrier, et oh miracle, aucune n’en sortait pendant le temps de pâturage.
C’était le bon berger qui savait prendre soin de son troupeau.
Il fut initié aux secrets des plantes et des mots magiques par la guérisseuse du village, la mère Favret, considérée comme une sorcière par les villageois. Quant au curé du village, il disait de lui : « Toi, mon petit, tu as été mal baptisé, car le diable me parait être ton maître »
Intelligent, il avait une mémoire phénoménale et des dons particuliers. Il répond aux questions de l’instituteur avant même qu’elles ne soient posées. Ses camarades d’école connaissaient ses dons de guérisseur et dès que l’un deux était malade (des maux de tête par exemple), il s’asseyait à côté de lui et était aussitôt guéri. Il aurait accompli sa première guérison dès l’âge de 13 – 14 ans.
Après sa première communion en mai 1862, ses parents l’envoient travailler à L’Arbresle comme garçon-tripier. Son peu d’engouement pour le travail de la terre, poussa ses parents à le confier à l’Oncle maternel Jules Vachod, boucher à Lyon, sur les pentes de la Croix-Rousse au 22 rue d’Austerlitz. Quel drame pour lui, l’ami des bêtes, de voir son oncle les abattre. Il se fera à ce métier de boucher, mais il accompagnait chaque coup de couteau par une incantation et un sentiment de contrition envers la pauvre bête qu’il devait tuer.
Il soignait les ouvriers des Canuts pendant ses livraisons et disposait d’un local à Croix-Paquet. L’argent qu’il gagne, lui permet de s’inscrire à l’institution Sainte-Barbe tenu les frères Maristes et l’abbé Chevalier et il obtient un certificat de grammaire grâce auquel il pourra plus tard s’inscrire à la faculté de médecine et de pharmacie de Lyon pour préparer le diplôme d’officier de santé, préambule au diplôme de médecin.
Lyon lui offrit également l’opportunité d’assouvir sa soif de connaissance du monde spirituel. Il fréquenta assidûment le monde des cartomanciens, spirites, guérisseurs et des herboristes. Il apprit à manier les simples, à fabriquer des poudres mystérieuses, des philtres d’amour, mais aussi à sonder la psychologie humaine, à soigner par le magnétisme et l’imposition des mains et déjouer les ficelles des faux médiums et charlatans. Il avait une foi inébranlable en Dieu et en sa toute-puissance. Il se savait appeler à accomplir de grandes choses.
Avant de mourir, une de ses amies, une cartomancienne lui donna un talisman : un mystérieux sachet triangulaire cousue de soie noire en lui disant :
« Mets-le à ton cou, petit, ne le quitte jamais, il fera de toi un roi sur cette terre.
A 17 ans, il aurait aussi sauvé la vie d’un enfant âgé de 7 ans. La narration de cet exploit n’est pas sans rappeler la résurrection de Lazare par Jésus. Mr Philippe fut appelé un jour dans le quartier de Vaise dans les environs de Gorge de Loup. Des connaissances de ses amis venaient de perdre leur fils, victime d’une méningite foudroyante. Lorsque Mr Philippe arriva, deux médecins appelés au chevet du malade, étaient en train de rédiger l’acte de décès tandis que le menuisier qui a rapporté cette histoire, fabriquait le cercueil. Mr Philippe s’adressa ainsi à la mère éplorée : « Madame, acceptez-vous de me faire don de votre enfant ? » La pauvre femme, qui n’avait plus rien à permettre, accepta. Il s’approcha du cadavre et dit : « Jean, lève-toi, je te rends ton âme ». Et bien entendu, le petit Jean, se releva souriant, à la stupéfaction de tous. C’était Jean Chapas, qui deviendra son disciple en 1883. En 1903, Maitre Philippe annonce dans une de ses séances que son disciple Jean Chapas lui succédera, et continuera les guérisons jusqu’en 1922.
En 1870, durant la guerre qui oppose la France à la Prusse, Philippe soulage des malades qu’il reçoit dans le quartier Perrache à Lyon. Il réussit à sauver les tendons de son pouce et de son l’index qu’il avait sectionnés en dépeçant une bête. Il garda de cette blessure une raideur de la main gauche qui l’empêcha de continuer à servir en tant que soldat lors de la guerre de 1870. Ses camarades de régiment qu’il soignait regrettèrent sa démobilisation.
Trois soldats, atteints de la fièvre typhoïde, auxquels les médecins ne donnaient plus que quelques heures à vivre, furent miraculeusement guéris. Un autre devait se faire amputer de la jambe. Maître Philippe passa le voir dans sa chambre la veille de l’opération, et lui dit : « ne t’inquiète pas pour ta jambe, tu vas la garder, mais promets-moi de ne pas parler de moi aux médecins » A sa grande stupéfaction, le lendemain le chirurgien dut annuler l’opération car la jambe gangrénée était en voie de guérison. Cependant, le malade ne tint pas sa promesse et dévoila le nom de son guérisseur. Dès cette époque, les rapports de police décrivent une surveillance soutenue.
A 23 ans, il quitta le métier de boucher. Il s’installa à Perrache pour donner des soins. En 1872, Mr Philippe ouvre un cabinet de consultation dans le quartier des Brotteaux. Il donna ses séances successivement, au 17 rue Vendôme, puis au 5 rue Masséna, à la rue Duquesne, et au 4 boulevard du Nord (actuellement 8 Boulevard des Belges).
De novembre 1874 à juillet 1875, il dépose quatre inscriptions d’officier de santé à la faculté de médecine et de pharmacie de Lyon. Il est dénoncé pour des activités de soin jugées illicites et de plus gratuites. La cinquième inscription lui fut refusée en 1875. Il est renvoyé de la faculté. Après cet échec, il devient « chimiste » autodidacte. Il semble que ses activités de laboratoire soient d’abord liées à la teinture pour l’industrie de la soie puis elles évoluent vers la création de « remèdes ». En 1879, ses premiers brevets portent sur la Philippine, line eau et pommade pour conserver ses cheveux, et le Dentifrice Philippe, en poudre et liquide.
Le 6 octobre 1877, Mr Philippe épouse Jeanne Julie Landar, une ancienne patiente qu’il a sauvé d’une grave maladie, fille d’un riche industriel lyonnais. Grâce à la dot de sa femme, il dispose d’une belle demeure à L’Arbresle, le clos Landar, d’immeubles de rapport, qui lui assurèrent une confortable aisance financière. Il pouvait ainsi continuer à soigner gratuitement ses patients.
Le 11 novembre 1878 nait Victoire Jeanne Philippe que son père adore. Un deuxième enfant, Albert naît le 11 février 1881 mais décède au bout de seulement quelques mois de la variole, alors que son père était en voyage à Tunis.
En 1884, il obtient par correspondance un titre de docteur en médecine de l’université américaine de Cincinnati dans l’Ohio. Sa thèse porte sur le « Principe d’hygiène à appliquer dans la grossesse, l’accouchement et la durée des couches » sous le pseudonyme Philippe d’Arbresle.
Le 24 décembre 1884, l’Académie Christophe-Colomb à Marseille (Beaux-Arts, Science, Littérature, Industrie) l’admit comme membre correspondant. Le diplôme qui lui fut délivré porte le n° 395.
Le 28 avril 1885 la ville d’Acri (Italie) lui décerna le titre de Citoyen d’Honneur » pour ses mérites scientifiques et humanitaires « .
Le 15 janvier 1886 la Croix-Rouge française l’inscrivit sur son Livre d’or (n° 13B) comme Officier d’Honneur,
Le 20 avril 1886 il fut nommé Membre Protecteur de l’Académie Mont-Réal à Toulouse (Inscription n° 661 f N).
Le 12 mai 1886 l’Académie Royale de Rome lui conféra le titre de Docteur en Médecine honoraire.
Le 3 novembre 1887 il fut condamné pour exercice illégal de la médecine. En 1890, deuxième condamnation. Enfin traduit à nouveau deux fois en correctionnelle en 1892, il ne fut plus inquiété à partir de cette date. Et pour cause, il venait de sauver la vie de la fille du procureur qui l’avait condamné dans le dernier procès.
A partir de 1883, Mr Philippe ouvre un cabinet de magnétisme dans son hôtel particulier au 35 rue Tête-d’Or à Lyon, où il donna des séances jusqu’en novembre 1904. Les séances se déroulaient dans une salle qui pouvait contenir de 80 à 100 personnes, selon un rituel bien précis. Il arrive bien droit, le silence est palpable, l’assistance l’accueille avec grand respect. Il demande au public de se recueillir et de prier avec ferveur. Il passe dans la foule s’adresse aux uns et aux autres successivement, prend de leurs nouvelles, leur sourit avec bienveillance et jovialité. Son regard brun intense hypnotise la foule. Alors que ses yeux sont bruns, certains diront qu’ils étaient bleus.
Il va d’abord vers les plus malades. Il demande au public s’il veut que le malade guérisse et avec ferveur, le public répond oui. Il demande à l’assistance, à l’entourage du malade, d’arrêter de médire pendant 2 h, 2, 3 jours et plus selon la gravité de la maladie. Il lui arrivait de refuser de guérir certains malades. Il opère des guérisons à distance.
Chaque jour, il aurait soigné les âmes et les corps de dizaines de personnes venues demander guérison et soulagement. Riches et pauvres auraient profité de ses services pendant plus de 20 ans. Mr Philippe a le même comportement avec chacun. Que l’on soit aisé ou dans la précarité, il demande à tous les mêmes efforts, de ne pas médire, de prier, demander l’aide au ciel avec ferveur et de pardonner.
Il influence les éléments et peut arrêter un orage. Ceux qui sont présents ont même l’impression qu’il manipule et peut arrêter le temps en ce moment-là. Il en fit la démonstration en Russie, en présence du Tsar et de la Tsarine et à leur demande. Il lui arrive de prédire l’avenir.
Au Bey de Tunis qu’il soulage d’une grave maladie, il lui dit qu’il ne peut le guérir et qu’il ne lui restait plus que 18 mois à vivre. Ce qui arriva.
Il exhorte le Président Carnot à modifier sa politique sous peine de répercussions néfastes. Ce qu’il ne fit pas et il mourut assassiné à Lyon.
De 1882 à 1888, Mr Philippe est impliqué dans la vie sociale de la commune de l’Arbresle où demeure sa belle-famille. Il est conseiller municipal, adjoint au maire. Il est nommé capitaine des pompiers de la commune, titre qu’il conserve bien qu’il ne soit pas réélu. La presse à l’époque publie des articles hostiles.
Nul n’est prophète en son pays.
Une de ses admiratrices, Mathilde Encausse, lui présente son mari, Papus, pseudonyme de Gérard Encausse, médecin et occultiste. Les deux hommes se lient d’amitié et Papus qui ne tarde pas à le considérer comme son maître spirituel, lui fait connaître les plus importants occultistes et ésotéristes de l’époque, certains deviendront également des disciples de Philippe.
En 1894, celui que ses disciples surnomment le Maître Philippe, aurait présenté Jean Chapas en séance et annoncé qu’il sera son successeur dans les guérisons. Chapas devient son assistant dans le service aux malades. La prédiction se serait produite l’année suivante lorsque Jean Chapas aurait développé des dons de guérisseur.
Papus, qui est sous-directeur de l’école pratique de magnétisme et de massage de Paris fondée et dirigée par Hector Durville, propose à Mr Philippe la direction d’une succursale à Lyon. La branche lyonnaise est créée en mars 1895, avec des cours le dimanche, dans son hôtel particulier.
Ces cours n’avaient qu’un rapport très relatif avec le magnétisme fluidique tel qu’il est compris et appliqué ordinairement. Ils étaient surtout destinés aux fidèles auditeurs qui désiraient soigner les malades. Le Maître semblait n’attacher qu’une importance secondaire à la technique habituelle du magnétisme curatif, et notamment aux passes qu’il n’utilisait jamais lui-même. Sans cesse il revenait sur les enseignements donnés aux séances quotidiennes, en insistant sur l’humilité, la prière et l’amour du prochain, sans lesquels toute tentative de soigner les malades par le magnétisme resterait inopérante.
Quelques malades y venaient aussi. Ils étaient soignés et guéris, en présence des élèves, de la même façon qu’aux séances, et le Maître soulignait alors la grande différence existant entre sa manière d’opérer et la pratique du magnétisme. » Pour traiter par le magnétisme ordinaire, disait-il un jour, il faut être très fort ; au contraire, pour pratiquer notre magnétisme, il faut être très faible, c’est-à-dire charitable et humble de cœur, car celui qui serait très petit pourrait dire : Il me plaît que cet enfant soit guéri et il le serait « .
Les cours étaient illustrés par des expériences surprenantes sans rapport avec la suggestion, ainsi qu’en témoignent les notes de certains élèves. Des sujets, hommes presque exclusivement, servaient à la démonstration des faits. Ces sujets n’étaient pas suggestionnés, car les ordres étaient donnés par commandement à leur esprit, sans qu’ils puissent les entendre. Leurs visions étaient si nettes qu’ils en gardaient le souvenir au réveil et souvent même des traces physiques des faits par lesquels ils avaient passé (traces de piqûres de serpent, de morsures, de strangulation, etc.) car ces expériences étaient réelles, matérielles.
En 1896, Papus propose à son disciple le médecin Emmanuel Lalande, plus connu sous le nom de Marc Haven, de venir, à Lyon, assister Philippe.
Impressionné par le guérisseur, Emmanuel Lalande épouse sa fille Victoire, le 2 septembre 1897. Cette même année, Philippe et son gendre créent un laboratoire rue du Bœuf à Lyon, où ils auraient mis au point plusieurs médicaments. En 1899, Mr Philippe aurait sauvé une deuxième fois la vie de Jean Chapas, victime de la fièvre typhoïde.
La notoriété de Mr Philippe parvient à la connaissance des princesses Anastasia et Militza de Monténégro qui lui font rencontrer le couple impérial russe lors de son voyage officiel en France en 1901. Le tsar Nicolas II de Russie et son épouse Alexandra Fiodorovna désespèrent alors de ne pas avoir d’héritier. Maître Philippe lui prédira la naissance d’un fils.
Mr Philippe qui a donné une impression favorable est invité deux fois à séjourner en Russie. Son statut de guérisseur est respecté, le tzar lui décerne le titre de Docteur en médecine de l’Académie impériale de médecine militaire de Saint-Pétersbourg après un examen de ses compétences, avec le grade de général en 1901.
Auparavant, l’académie, réticente, lui demande d’établir le diagnostic de six malades, ce que fit Maître Philippe avec succès, sans même les voir et il les guérit également. Sa compétence était ainsi validée.
Son influence sur les Romanov reste mystérieuse, on lui attribuera plus tard à tort des séances de spiritisme avec des membres de la haute société russe et avec le tzar lui-même. Après avoir été calomnié par l’Église et la police russe, Mr Philippe retourne en France.
Le gouvernement français ne reconnaît pas plus ce dernier titre de docteur.
En août 1904 sa fille, Mme Victoire Lalande, tomba malade. Son état devint rapidement désespéré. Mr Philippe donna alors un exemple extraordinaire. Son gendre, sa belle-mère, sa femme, sa fille elle-même demandaient la guérison. Mr Philippe répondit : » La volonté du Ciel est qu’elle s’en aille ; cependant, pour vous prouver que le Ciel peut tout, elle ira mieux pendant deux jours, mais le troisième, elle reviendra à l’état où elle est en ce moment « .
En effet, elle se leva subitement le samedi et, dans la nuit du lundi, elle retomba, et rendit le dernier soupir le 29 août 1904. De nombreuses personnes assistèrent à l’enterrement. Mr Philippe a dit qu’il avait sacrifié sa fille, qu’il s’était enlevé le droit de la guérir et qu’elle était partie pour aplanir le chemin. » Elle fut enterrée au cimetière de Loyasse de Lyon, proche de la Basilique de Fourvière. Son père ne se remet pas de cette disparition : « cette mort m’a crucifié vivant » dira-t-il et il décède à son tour le 2 août 1905, à l’ArbresIe à l’âge de 56 ans.
Le jour de son enterrement, une de ses connaissances, qui n’avait pas été informée de sa mort, le vit passer en toute hâte sous sa fenêtre. Elle l’interpella et l’invita à venir prendre le thé. Il lui répondit : « Désolée Madame, je ne peux pas arriver en retard à mes funérailles »
Le lendemain de sa mort, La Dépêche de Lyon annonce « Philippe fut un brave homme, qui, s’il ne guérit pas toujours, fit autour de lui beaucoup de bien. Sa libéralité était proverbiale, et bien des déshérités de la fortune le pleureront. ». Son corps est inhumé au cimetière de Loyasse, aux côtés de sa fille.
La tombe de la famille Philippe est depuis cette date continuellement fleurie. Cette ferveur vouée au mystérieux Philippe de Lyon reste toujours bien présente aujourd’hui. Le temps passant, n’a en rien entamé, une admiration légitime qui promeut ainsi la mémoire vivante de celui que Papus appela le « père des pauvres ». Nombre de personnes découvrent le guérisseur Philippe, en venant sur sa tombe, au cimetière de Loyasse, à Lyon.
On ne peut que constater que la tombe au cimetière est des plus fréquentée….
Certaines de ces visites connaissent Philippe de Lyon, d’autres peuvent alors avoir envie d’en savoir plus. En premier lieu, elles iront chercher sur internet.
D’autres personnes en entendent parler en allant voir un magnétiseur, un guérisseur pour un soin, pour obtenir un soulagement, voire une guérison.
Beaucoup de ces praticiens affichent d’ailleurs un portrait, plus ou moins discrètement, ou évoquent à un moment ou un autre, le Maitre Philippe de Lyon, avec le plus grand des respects.
Il est alors légitime que la personne qui reçoit le soin, puisse être interpellée par ce qu’elle entend pendant la consultation et qu’elle ait envie d’en savoir un peu plus sur Nizier Anthelme Philippe. Les rencontres aussi peuvent amener à vouloir en savoir plus sur un homme qui somme toute, a avant tout prôné l’humilité et l’amour des autres. Pour ma part, je fis sa connaissance grâce aux livres de ses disciples, avant de le côtoyer au moins deux fois par semaine depuis 15 ans. En effet, il n’est pas une séance de la Salle, au 7 Place des Terreaux, où son nom n’est invoqué en cours de séances.
L’association Jeanne d’Arc fut fondée en en 1903 par une disciple de Maître Philippe, Mme Combe. On y soigne par magnétisme et soulage les maux de l’âme et du corps. Son invocation soutient les médiums et le public dans leur travail de guérison.
Au cours de mes lectures, j’avais le sentiment de connaître cet homme et d’avoir assisté à ces séances. Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque lors d’une de mes chaises, avant d’intégrer le cercle des médiums, il me fut confirmé que ce n’était pas la première fois que je faisais partie d’un tel groupe.
Voici un portrait de cet homme libre par son disciple et ami Sédir (Yvon Le Loup) :
«Imaginez un homme qui ait accompli à fond sa tâche sur la terre, qui ait payé toutes ses dettes, à qui aucun homme, aucun être inférieur, aucune loi possible n’ait le droit de rien réclamer; cet homme-là est libre quant à la terre. Imaginez-vous cet homme ayant accompli ce même travail de libération depuis son départ du Ciel jusqu’à son retour dans le Royaume.
Un tel homme a accumulé des quantités d’expériences, il a souffert des quantités de souffrances.
L’homme libre est celui qui a accompli tout cela avec la pensée que lui-
même n ‘est rien; il reste en lui le souvenir de ce qu’il a fait et ce souvenir est une tentation perpétuelle car c ‘est de l’orgueil imminent»
Et celui du « Père des Pauvres » par Papus (Gérard Encausse) : « Dans les rues de la Ville qu’il habite, on le voit passer humble entre les humbles, aussi les pauvres seuls le bénissent et le connaissent.
Cet ouvrier qui le salue avec respect lui doit sa jambe qu’on allait couper, et qui fut guérie en une heure.
Cette femme du peuple, qui accourt à son passage, vint le trouver alors que son enfant râlait et le Maître dit : « Femme, vous êtes plus riche, de par votre dévouement incessant et votre courage devant les épreuves, que les Riches de la terre. Allez, votre enfant est guérie. Et, rentrée chez elle, la Mère constate le miracle qui déconcerte et irrite les médecins.
Cette famille d’artisans courut à lui, alors que, depuis dix-huit heures, leur fille unique était morte. Il vint et, devant dix témoins, la morte sourit et ouvrit de nouveau les yeux à la lumière.
Demandez à tous ces gens le nom de cet homme, ils vous diront :
« C’est le Père des Pauvres. »
Interrogez-le. Demandez-lui qui il est, d’où il tient ces pouvoirs étranges et terribles, il vous répondra : « Je suis moins qu’une pierre. Il y a tant d’êtres sur cette terre qui sont quelque chose, que je suis heureux de n’être rien. J’ai un Ami qui est, lui, quelque chose. Soyez bon, patient dans les épreuves, soumis aux lois sociales et religieuses de votre pays, partagez et donnez ce que vous avez, si vous trouvez des frères qui ont besoin, et mon Ami vous aimera. Quant à moi, pauvre envoyé, j’écris sur le Livre Evident de mon mieux et je prie le Père, comme jadis le fit Notre Sauveur le Christ, qui rayonne en gloire sur la terre et dans les Cieux, et au cœur duquel on parvient par la grâce de la Vierge de Lumière Mariah dont le nom soit béni »
Portrait d’un homme libre placé à la droite du Christ par un Ami
« L’homme n’est rien par lui-même jusqu’à ce qu’il ait acquis sa liberté. Il peut alors commander à son corps et ordonner à tout l’univers. Il est placé à la droite du Christ, à la tête d’un appartement et peut faire ce qu’il veut. Mais il ne fait que la volonté du Père. »
« Ce que fait l’homme libre n’est pas écrit, c’est pourquoi il peut écrire sur le Livre de Vie ».
« Le Livre de Vie est fermé mais si quelqu’un fait bien, je l’ouvrirai pour y mettre son nom »