René Guénon, Abd al-Wâhid Yahyâ, « Le Serviteur de l’unique » -
René Guénon, Abd al-Wâhid Yahyâ, « Le Serviteur de l’unique »
Il occupe une place prépondérante dans l’histoire intellectuelle et ésotérique du xxe siècle. Ecrivain hors norme, il cumule les influences et des rencontres spirituelles déterminantes. Guénon est né le 15 novembre 1886 à Blois et est mort à l’âge de 65 ans, le 7 janvier 1951 au Caire, en Égypte. De famille catholique, il a été élevé par sa tante, une femme très pieuse, qui l’estampille de son empreinte.
- René Guénon considère que l’être humain est d’essence spirituelle. Il n’est pas seulement un animal raisonnable. Il est habité au plus profond de lui par la présence de l’infini.
Il affirme que l’ensemble des « formes traditionnelles », des diverses traditions spirituelles du monde, ne s’opposent et ne diffèrent qu’extérieurement, ésotériquement. En réalité, elles dépendent toutes d’un « Principe » unique : la Tradition primordiale, qui est « la source première et le fonds commun de toutes les formes traditionnelles particulières». Ce « Principe » constitue l’unité d’une même doctrine, d’une même sagesse pour accéder à un unique centre divin. En vertus des lois cycliques, la Tradition Primordiale s’est occultée mais périodiquement, elle se dévoile aux hommes, en s’adaptant à la mentalité et aux exigences des époques aux conditions de temps et de lieu.
René Guénon distingue deux aspects dans les traditions : l’exotérisme et l’ésotérisme. L’exotérisme constitue, d’après une métaphore utilisée par Ibn Arabi, l’« écorce » de la doctrine, il s’adresse à tous. L’ésotérisme correspond au « noyau » et à sa partie initiatique: c’est le lien direct avec la Tradition primordiale. L’ésotérisme étant réservé à une « élite », apte à en tirer profit, avec pour objectif ultime la « Délivrance ». Le processus initiatique implique une action consciente pour retrouver en soi le « Principe » ultime. La transmission de la Tradition se fait par des rites soit exotériques (ex : les sacrements chrétiens) soit ésotériques, avec « initiation ». Le langage adapté aux transmissions spirituelles est le symbolisme affranchi de la barrière du mental..
Pour Guénon, toute civilisation repose sur les principes traditionnels. Il critique la décadence du monde moderne, qui éloigne l’humanité de sa dimension transcendante et dénonce les déviations néo-spiritualisme ainsi que ceux qu’ils considèrent comme porteurs de la « contre-tradition », comme Aleister Crowley. Selon sa vision, ces parodies de la Tradition doivent triompher, temporairement, à la fin du cycle de l’humanité avant la venue d’un nouveau cycle..