Parc de Bruxelles : le plus grand espace maçonnique au monde ? -
Parc de Bruxelles : le plus grand espace maçonnique au monde ?
La Belgique est régie par les Autrichiens quand, en 1770, Georges-Adam Starhemberg débarque à Bruxelles en qualité de ministre plénipotentiaire. Il envisage de remplacer le palais de Charles Quint incendié en 1731 par un Quartier royal digne du prestige des Habsbourg. Il soumet à l’impératrice Marie-Thérèse son projet.
Starhemberg est Franc-maçon, initié en Saxe, à la Loge Minerve aux Trois Palmiers, qui deviendra Minerve au Compas. Cette Loge de la Stricte Observance, revendique une filiation avec l’Ordre du Temple.
Pour son projet de Quartier Royal, Starhemberg s’est adjoint les services du sculpteur Godecharle, probablement Franc-maçon, et de l’architecte français Guimard. Le Parc de Bruxelles se trouve à l’Occident et le bassin central à l’Orient « symbolique ». Le parcours commence vers l’actuelle place du Musée, se poursuit par la Montagne de la Cour et débouche sur la place Royale. L’ensemble est clos par des portiques, créant un espace sacré, séparé de la ville basse.
Du côté de la rue de la Régence, non encore tracée, s’élevait un imposant « Passage des Colonnes » décoré de six trophées d’armes. À droite du sanctuaire, dans l’impasse du Borgendael, nous apercevons le trophée d’armes d’Athéna avec des références à la Toison d’Or, comme le port du casque au bélier. De la Toison d’Or, associée à la quête alchimique, il en est encore question à l’entrée du Parc, rue Royale avec Athéna. Le dragon, qui gardait la Toison s’est assoupi grâce au philtre de Médée. La Quête peut commencer.
Dans ce Parc Royal aux colonnes à grenades, symboles de fraternité et de fécondité, une allée oblique constitue l’axe principal. Or, la « Dirigit Obliqua » est une devise de la Stricte Observance qui signifie : « Elle rend droit ce qui est de travers » : régénération et de rédemption. Cette allée pointe le coucher de la Saint-Jean d’Hiver. Les jours croissent et chaque Maçon médite sur la renaissance de son « soleil intérieur ».
A droite, les bas-fonds, vestiges de la chasse gardée de Charles Quint. L’un d’eux recèle la statue de Marie-Madeleine et le buste du tsar Pierre le Grand. Déplacés au 19e siècle vers une grotte initiatique ou d’élection. Madeleine est vénérée par la Maçonnerie opérative. Sur le buste de Pierre le Grand est gravée l’année 1717, date de son passage à Bruxelles, mais aussi celle de la fondation de la Franc-Maçonnerie à Londres. Sur le mur, VITRIOL, acronyme latin de la formule alchimique et maçonnique : « Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée. » renforcent le caractère symbolique des bas-fonds
Sur l’allée oblique, une statue de la Charité, la plus grande qualité requise d’un Maçon au 18e siècle. En progressant vers la rue de la Loi ou l’Orient symbolique, se découvrent deux monuments sculptés devant un bassin circulaire. Celui de gauche est dédié à Starhemberg avec ses armoiries. Celui de droite est maçonnique : aux pieds de l’enfant de gauche (le Compagnon), on peut voir le ciseau et le burin, outils de l’Apprenti en Maçonnerie. Celui de droite (le Maître) tient l’équerre et le compas de la main gauche. Le Compagnon déroule le plan du Parc, son chef-d’œuvre.
Dans l’axe médian du Parc, Gilles-Lambert Godecharle, concevra le fronton du Palais de la Nation ( actuel Parlement ) intitulé « La Justice récompensant la Vertu et punissant les Vices ». Un concept maçonnique repris dans les rituels.
A l’autre bout du Parc, s’élevait la résidence de Starhemberg, actuel Grand salon blanc du Palais Royal. S’y trouvait aussi la Chambre héraldique (détruite) qui conserva jusqu’au départ des Autrichiens le Trésor de la Toison d’Or qui s’apparente à la pierre philosophale et à l’Élixir de vie. L’axe médian du Parc relie donc la Toison d’Or, l’obélisque (l’Être suprême) et le fronton du Palais de la Nation, régénération et immortalité de l’âme.
En 1881, le Franc-maçon Thomas Vinçotte rend hommage à son Frère Godecharle en lui dédiant une jeune femme nue dévoilant l’esquisse du fronton du Palais de la Nation. Intitulée « Allégorie de la Vérité », elle se situe non loin du bassin central. Or, la vocation de tout franc-maçon n’est-elle pas de rechercher la Vérité ?
L’étude complète se trouve gratuitement en ligne sur le site https:/bruges-la-morte.net
Merci pour la mise en ligne !