Opacité de la Fondation du Grand Orient d’Italie -
Opacité de la Fondation du Grand Orient d’Italie
Organisation à but non lucratif, la Fondation du Grand Orient d’Italie Onlus constituée le 13 décembre 2019, poursuit des objectifs de solidarité sociale, de protection, de valorisation du patrimoine historique et artistique et de formation des personnes défavorisées.
Le Grand Orient d’Italie (GOI), est l’unique fondateur. L’organe administratif est composé des administrateurs pro tempore du GOI ; le siège social coïncide avec celui du GOI ; le site Internet de la Fondation est hébergé sur la plateforme GOI ; le budget de la Fondation est transmis chaque année aux filiales du GOI.
Cependant, il ressort de l’étude des documents officiels que :
• Le GOI n’a aucun pouvoir de décision au sein de la Fondation (il ne peut pas modifier les statuts, nommer des administrateurs ou diriger ses activités) ;
• La Fondation est administrativement autonome ;
• Les affiliés du GOI n’ont pas le droit d’accéder aux documents de la Fondation, contrairement à la société immobilière URBS Srl ;
Le rapport financier 2023 souligne que la Fondation suit les dispositions du Code du Tiers Secteur (Décret Législatif 117/2017). Cependant, le Registre des Personnes Morales a signalé que la Fondation n’est pas inscrite au Registre National du Tiers Secteur (RUNTS).
Le défaut d’enregistrement a conduit les autorités à demander une révision des statuts ou la mise en conformité avec les dispositions réglementaires, mais la Fondation n’a pas répondu à ses demandes.
Les procès-verbaux révèlent une forte concentration de pouvoir entre les mains du Président de la Fondation, qui coïncide avec le Grand Maître du GOI. Un document daté du 29 avril 2024 montre comment le Président a demandé et obtenu les pleins pouvoirs de représentation légale et de gestion, sans aucune opposition du Conseil d’Administration.
Le GOI a transféré 7,4 millions d’euros à la Fondation (soit 55% des cotisations versées par les affiliés). Grâce à ces ressources, la Fondation a acheté et rénové des propriétés prestigieuses à Cosenza, Pescara, Tarente, Bologne et Udine, qui ont ensuite été concédées aux Loges du GOI.
Il n’y a aucune transparence… les fonds utilisés pour les achats et les rénovations ne sont pas traçables ; les loyers payés par les filiales du GOI réinjectent la Fondation dans le système, créant ainsi un circuit fermé de financement.
En outre, le volume élevé des revenus locatifs pourrait faire perdre à la Fondation son statut d’organisme à but non lucratif.
Les administrateurs actuels de la Fondation, dont le mandat a expiré dans le GOI, se sont réinstallés dans leurs fonctions, dans une « prorogatio imperii » qui devrait se limiter à la gestion ordinaire. Cela augmente le risque que la loi soit modifiée pour prévoir des mandats de dix ans ou à vie, isolant ainsi complètement la Fondation des droits des affiliés du GOI.
Le manque de transparence dans les états financiers et les transactions immobilières, combiné à la centralisation du pouvoir de gestion, soulève des questions sur le véritable objectif de la Fondation et la protection des intérêts des filiales du GOI.
Sources :