MORCEAU ARCHITECTURE – RL NETJER – G∴L∴T∴I∴ – LE SOUFFLE DE L’HUMANISME -
« Le vice de l’âme c’est l’ignorance. En effet quand une âme n’a acquis aucune connaissance des êtres, ni de leur nature, ni du Bien mais qu’elle est toute aveugle, elle subit les secousses violentes des passions corporelles…) Au contraire, la vertu de l’âme est la connaissance… »
Corpus Hermeticum, Traité X.
Quatre mille cinq cents ans d’histoire connue, quatre mille cinq cents ans de guerres et malgré cela, nous proliférons comme des sauterelles dans un monde, où les radicalismes de tout crin prennent racine, se développent, en écho, le terrorisme lui répond.
Si je fais une rétrospective européenne sur les quatre-vingts dernières années, en commençant par la guerre d’Espagne, l’éclosion du fascisme italien adossé à celui du 3e Reich, plus de cinquante millions de cadavres jonchent le sol européen.
Ensuite, le diable, car il ne peut s’agir que de lui n’est-ce pas, plia bagage pour élire domicile dans les territoires communistes.
Puis, il s’exila au Moyen-Orient, où les tensions et les conflits se développent : crise de Suez, conflit israélo-palestinien, révolution en Iran, guerre du Liban, guerre d’Afghanistan, de Bosnie, d’Irak, de Syrie…
Je restreins géographiquement mon discours, en ne parlant ni de la Chine avec Mao, ni des guerres d’Indochine et du Vietnam, ni du Cambodge avec Pol Pot et les Khmers rouges, ni des millions de Coréens du Nord mourant affamés par leur propre gouvernement, ni de l’Afrique avec l’Algérie, le Rwanda, l’Éthiopie, l’Érythrée, la République du Congo… ni même de l’Amérique latine avec Pinochet et les autres… Bref, j’exclus une partie de l’humanité de ce bilan affligeant.
D’un côté des nantis, de l’autre des crève-la-faim souvent économiquement assujettis par les premiers. Les pays pauvres représentent 80 % de la population mondiale, mais ne concentrent que 20 % des richesses. Aujourd’hui, trois milliards de personnes, soit presque une personne sur deux, vit avec deux dollars par jour. Sept milliards d’individus peuplent la planète.
Si l’homme s’inscrit dans un processus de transformation, le dépouillement de ses oripeaux demande beaucoup de temps, trop. Les plus éclairés sont submergés par la brutalité du groupe qu’ils s’efforcent d’encadrer et d’éduquer pour tracer un sillon dans la civilisation, avec le socle de leur intelligence et de leur connaissance. « L’homme est la mesure de toutes choses. » disait Protagoras: Il n’y a pas de quoi s’en réjouir vue l’état des lieux.
Au regard de ce constat, comment définir « l’humanisme » ? Il est historiquement le mouvement de la Renaissance mais aussi l’ensemble des éléments culturels et idéologiques, omniprésents dans nos sociétés, qui construisent et fertilisent « l’Homme ».
Enjeu symbolique puissant, l’homme constitue :
d’une part, la principale ligne structurante, justificatrice, de notre hiérarchie sociale,
d’autre part, depuis la démocratie athénienne jusqu’aux camps de concentration, en passant par les champs de coton des États-Unis, il prône un modèle idéalisé.
Cette perfection utopique exclue d’innombrables Homo sapiens de la sphère de l’égalité. Faire de l’humanisme, une valeur à atteindre signifie qu’elle n’est pas acquise d’emblée. Elle devient source de droits, ce qui revient à dire que l’égalité entre humains est hypothétique dans le présent mais prometteuse dans un futur mythifié.
Reprenons l’histoire antique connue. Dans le bassin méditerranéen le mouvement civilisateur prend son essor en Mésopotamie et aussi en l’Égypte, pays d’une immense culture : écriture symbolique, mathématiques, astronomie, médecine, philosophie, architecture, le tout empaqueté dans des règles de vie rigoureuses et très ritualisées, une justice, mais aussi une religion complexe qui suppose une connaissance plus ancienne…
Quand ces civilisations déclinèrent, les enfants de la Grèce, éblouis par la vitalité des mystères de l’Egypte allèrent étudier au bord du Nil. Ils en rapportèrent un système philosophique et ésotérique qu’ils propagèrent dans l’Orient antique, par le truchement de l’Orphisme, des mystères d’Éleusis et de l’Hermétisme.
Ces spiritualités avaient en commun leur système cosmogonique et théologique et une doctrine métaphysique sur l’âme. À cela s’ajoutait l’observance d’un chemin ascétique visant à élever la nature de l’homme, pour en faire un être éclairé, capable d’insuffler à son époque et à ses semblables des germes de réflexion et de transformation.
Des hommes inspirés concrétisèrent cette transmission. Parmi cette élite, Pythagore, initié à l’Orphisme, fondateur de l’école de Crotone, Platon, Aristote, Epicure pour les Grecs, Cicéron, Lucrèce, Catulle, Pline l’Ancien pour les romains.
Ils placèrent l’art, la littérature et l’architecture au centre de leur civilisation étendant leur influence jusqu’à notre époque. Cependant la place de l’homme demeurait inégalitaire. Celui qui n’était pas né dans la société patricienne était une marchandise taillable et corvéable. Sa vie n’avait que peu de prix en cette époque où les jeux du cirque et l’esclavage battaient leur plein.
De leur côté, les chrétiens tentèrent d’éradiquer les rites païens mais les fondamentaux transmis par les Temples de Thèbes tels que : la pureté de la vie, la préparation à la mort et aux existences futures, demeurèrent en toile de fond dans la société romaine.
Puis, dans la lointaine Judée, alors colonie romaine, un homme tint à la foule d’étranges discours. Il affirma « tous les hommes sont frères », « les derniers seront les premiers ». Défiant les concepts du temps, Jésus, de la tribu de David, dit « le Nazaréen » milita au milieu des plus pauvres.
Aux idées reçues, il s’attacha à en substituer d’autres. La plus révolutionnaire d’entre elles « aimez-vous les uns les autres » chamboula les rapports humains. Elle transcendait la belle Loi de réparation propre au judaïsme, pour l’étendre à un champ nouveau embrassant l’intime et l’infini.
Jésus mit en application dans chacun de ses actes la fameuse Loi d’amour et, ce faisant, il traça les grands idéaux de la civilisation occidentale, idéaux qui perdurent aujourd’hui encore.
Et après… d’autres sources jaillissent. Au début de l’ère chrétienne, les gnostiques cohabitèrent avec le christianisme et les écoles de Mystère.
Issue du Vedanta indo-iranien, la Gnose proposa une métaphysique où le monde procédait de deux natures distinctes, le Bien, le Mal.
Elle offrait à l’adepte une liaison directe avec le plan divin, faisant ainsi l’économie de la médiation des prêtres. Sa coexistence avec les cultes chrétiens occasionna quelques tentatives de rapprochement et une synthèse entre la foi des Chrétiens en un dieu unique et les idées gnostiques et néo-platoniciennes. Mais, l’église, déjà très organisée, ne l’entendit pas de cette oreille, elle en fit une hérésie majeure, promettant crucifixion ou bûcher en ce monde et flammes de l’enfer dans l’autre, aux partisans de la doctrine.
Dans ce foisonnement spirituel, l’Hermétisme fit son apparition dès le premier siècle. Le Dieu gréco-égyptien Hermès-Thot fut considéré comme le révélateur de la sagesse divine permettant d’atteindre les plus hauts degrés de la Connaissance. Fondé sur la magie, l’astrologie et l’alchimie, l’Hermétisme s’enracina, se développa, se maintint, influençant l’art et nos concepts sociétaux.
L’Empire romain d’Occident, dévasté par les tribus barbares nordiques et par un christianisme conquérant, s’effondra progressivement entre le 5e et le 8e siècle. L’Europe entra dans le clair-obscur médiéval.
Pendant ce temps, le savoir grec et romain trouva un terrain fertile dans l’Islam. C’est par le couloir culturel de Bagdad en Irak et de Cordoue en Espagne, que les principes de la philosophie et de l’ésotérisme s’infiltrèrent en Europe.
Les idées humanistes furent diffusées par des penseurs éminents comme le Juif Maïmonide et l’Arabe Averroès. Cette poussée alerta la papauté. En réplique, elle instaura un instrument de terreur « l’Inquisition ». Cette terrible parade s’avéra efficace, l’Humanisme et l’ésotérisme juif et musulman furent muselés et leur influence étouffée pour un temps.
L’Europe prit cependant le relais avec la création de L’Ordre du Temple, officialisé en 1128 au concile de Troyes et doté de la règle de Saint-Bernard. Dans une Europe alors divisée, les moines soldats devinrent les agents de l’œuvre civilisatrice. Inventeurs de la lettre de change, détenteurs de la première Marine de l’époque, possesseurs de biens immobiliers considérables, propriétaires de vastes haras, Pendant deux siècles, l’Ordre du Temple écrivit l’histoire européenne et celle du Proche-Orient, où leur rôle militaire fut cependant, suivant les périodes, très discutable pour ne pas dire barbare. Signature de leur maîtrise architecturale, les cathédrales demeurent aujourd’hui encore un livre ouvert, construit à la gloire de la divinité ainsi que pour l’éducation et l’élévation de l’âme du peuple.
La mise à sac de Constantinople lors de la quatrième croisade, en 1204 redistribua les cartes. Pour échapper aux exactions, les érudits s’enfuirent vers l’Empire d’Occident et trouvèrent refuge dans les universités et les monastères.
Redoutant un amoindrissement de son emprise sur les consciences, Rome trouva une parade géniale. La papauté utilisa la logique de la philosophie aristotélicienne pour soutenir les dogmes de l’église. Elle développa un humanisme religieux pour combattre les effets de l’humanisme séculier. Thomas d’Aquin (1226-1274), élabora ce brillant compromis. Il réussit à établir les dogmes de l’église et l’absolutisme papal dans un nouvel ordre philosophique, en créant « la Scolastique », un mode de raisonnement particulier à l’Europe.
Mais des contre-feux italiens s’allumèrent. De grands esprits se regroupèrent au sein de l’Académie de Florence et travaillèrent en équipe sous la direction de Marsilio Ficino, à la demande de Côme de Médicis leur protecteur.
La plupart des textes hermétiques, platoniciens et néoplatoniciens furent traduits. Ces penseurs réveillèrent la tradition hermétiste des anciens philosophes comme Plutarque, Jamblique et à travers eux, celle de l’Egypte ptolémaïque. Ils redonnèrent vie à cette « Aurea Catena » (chaîne d’or) qui unit les initiés à leurs ancêtres du bassin méditerranéen.
Outre Marsilio Ficino, fondateur de cette académie florentine, Pic de la Mirandole, Fortuna, Alessandro de Rinaldo Braccesi furent les premiers des académiciens. Campanella, Giordano Bruno, Dante et bien d’autres collaboraient étroitement à cette œuvre.
Certains des enseignements de l’Hermétisme ancien furent réactivés, avec la volonté de concilier, la tradition chrétienne dans son interprétation la plus théologique et les textes hermétistes. Les commentaires du dernier livre du Corpus Hermeticum, l’Asclepius nous montre bien cette association. Pour entraver ce mouvement jugé hérétique, l’église renforça ses persécutions.
Avec la prise de Constantinople par les Ottomans, en 1453, un grand nombre de réfugiés migrèrent vers l’Occident, apportant avec eux des manuscrits anciens. Dans ce monde avide de culture, l’imprimerie opéra un véritable bouleversement. Rapidement, l’imprimé s’imposa comme un instrument de propagande des idées nouvelles et participa à la diffusion du savoir. De nombreux traités pédagogiques parurent. Érasme, suivi par Rabelais, insista sur les vertus morales de l’instruction et son rôle dans la formation du jugement.
A Érasme, qui entendait “restaurer le passé” et non produire du neuf, Francis Bacon répondit que “la science doit être tirée de la lumière de la nature, elle ne doit pas être retirée de l’obscurité de l’Antiquité” ; pour Bacon, “ce qui reste à faire” est plus important que “ce qui a été fait”.
Au XVIIIe siècle, l’élite intellectuelle opta pour un savoir ouvert. Les Ordres initiatiques apparurent au grand jour. Christian Rosenkreutz, posa les fondements de l’ordre Rosicrucien et son enseignement influença la société de l’époque.
Les Loges maçonniques anglaises quant à elles, commencèrent à accueillir les maçons « acceptés », à la recherche d’une nouvelle spiritualité mais qui n’étaient pas du métier. On glissa progressivement de la Franc-Maçonnerie « opérative », à la Franc-Maçonnerie « spéculative ». La Franc-Maçonnerie anglaise prit de l’ampleur. L’aristocratie trouva de bon ton de s’y associer, avec pour bannière : l’esprit de tolérance. Le 24 juin 1717, quatre Loges protestantes londoniennes et frondeuses se réunirent et fondèrent la première Obédience : la Grande Loge de Londres. L’année 1723 vit la « publication des Constitutions d’Anderson, texte fondateur de la Franc-Maçonnerie moderne.
Toujours au XVIIIe siècle, l’Égypte et Malte furent des creusets bouillonnants des activités hermétiques. Secrètement les Loges travaillèrent dans le sud et en Sicile, loin du regard de l’inquisition. Naples devint l’épicentre de la Maçonnerie Égyptienne.
Dans cette effervescence Joseph Balsamo, futur Comte Cagliostro, naquit à Palerme en 1743. Chaînon vital dans le Rite de Misraïm et dans l’histoire de la Franc-maçonnerie égyptienne, Cagliostro, par l’entremise du chevalier Luigi d’Aquino, ramena des rituels auxquels il ajouta l’échelle dite de Naples, les «Arcana Arcanorum».
En 1788, il installa non loin de Venise une Loge où il transféra ces «Arcana Arcanorum» considérés comme une voie alchimique interne dans le Rite de Misraïm.
La mort de Cagliostro en 1795 ne freina pas le développement du Rite Ancien et Primitif Égyptien de Misraïm. En 1779, le Marquis François-Anne de Chefdebien d’Aigrefeuille réactiva le Rite dit “de Narbonne” héritier du Rite des Illuminés Théosophes et du Rite des Illuminés d’Avignon.
Sous sa houlette, le Rite des Philadelphes connut son heure de gloire, avant de décliner pour rejoindre, en fin de compte, le Grand Orient de France, en 1806.
Dans un même temps un courant humaniste laïc fit son apparition. Voltaire, Rousseau et les autres, introduisirent un matérialisme naturaliste dans le Siècle des Lumières.
Nature et Raison, une rupture radicale avec la pensée des siècles précédents, plus question ni de péché originel, ni de la nécessité d’une aide spirituelle et transcendante pour penser et gérer ses actes. L’homme des Lumières à toutes les ressources en lui-même pour se réaliser. La philosophie et la raison sculptèrent la société mettant en danger la religion officielle. Voltaire résuma son anticléricalisme militant en quelques mots : « Écrasez l’infâme ».
Pourtant, les penseurs de ce siècle demeurèrent déistes. Même Voltaire ne put s’imaginer cette grande horloge qu’est le monde, sans Grand Horloger.
La plupart de ces savants, penseurs et philosophes étaient Francs-Maçons. La révolution donna un coup de pied dans cette fourmilière intellectuelle. Il fallut attendre l’arrivée de Napoléon, pour que les Loges, en sommeil depuis 1793, reprennent leurs activités. En fin tacticien, Napoléon protégea la Franc-maçonnerie et en fit un instrument de contrôle des élites. Son frère Joseph fut élu à la tête du Grand Orient. Les Obédiences connurent un véritable âge d’or.
Au début du XIXe siècle, les penseurs s’engouffrèrent avec Hegel dans une philosophique de la logique. Toute l’histoire, celle des événements, des progrès sociaux, de la pensée et des arts, obéissent à une logique ternaire : thèse-antithèse-synthèse. Ce moteur à trois temps, au cœur du devenir de toutes choses, conduit inéluctablement au Progrès.
Même les maux y participent, ils peuvent sur le moment s’assimiler à des reculs, mais ils ne sont finalement que des conditions passagères, pour un progrès plus grand encore. Tout ce qui se produit avait à se produire et constitue une étape vers un plus grand bien. Le progrès est inscrit dans les lois de l’être et du devenir.
En réaction, Martinez de Pasqually et Yves Claude de Saint Martin, rattachés au courant illuministe fondèrent le Martinisme mettant l’accent sur l’intériorité de la quête mystique.
Fin observateur de la nature, Saint-Martin intégra chaque observation dans un système théosophique à la fois cosmogonique, cosmologique et eschatologique où les données furent toujours saisies dans un ensemble, prenant en compte la démarche de la théorie des analogies et des correspondances, qui considère les parties du monde et la nature comme analogues et leurs éléments en correspondances. Ainsi, l’homme (microcosme) et le monde (macrocosme) seraient ressemblants, de même structure.
Mais la poussée suivante de l’humanisme fut largement influencée par les théories de Karl Marx et de Charles Darwin, pour qui, le monde de la matière aurait pu être formé et ordonné sans Créateur.
Marx considérait l’homme comme faisant partie d’un ordre naturel sous le contrôle de lois immuables.
Darwin et ses partisans mirent l’accent sur l’argument scientifique, le concept de la sélection naturelle, comme cause de l’évolution des espèces. Ce mouvement fut contrebalancé par les sociétés ésotériques, notamment avec des personnages comme Madame Blavatsky, Eliphas Levy, Samuel Hahneman qui créa l’homéopathie se basant sur le principe hermétique « les semblables sont traités par les semblables » …
Pour la Franc-Maçonnerie attentive aux mutations des idées, ce 19e siècle fut une période de remise en ordre. En Angleterre, les « Antients » et les « Moderns » se réconcilièrent et fondèrent en 1813 la Grande Loge Unie d’Angleterre. Le Grand Orient de France entreprit de fédérer tous les Rites.
Les FF... Bédarride reçurent à Naples le pouvoir de diffuser le Rite de Misraïm. En 1856, le Rite de Misraïm fut finalement absorbé, par le Rite de Memphis.
En 1881, le Frère Giuseppe Garibaldi, Grand Maître du Rite de Misraïm depuis 1862, élu Grand Hiérophante Général unifia les Rites de Memphis et de Misraïm.
Dans cette période riche en événements, une date importante changea une nouvelle fois la donne et apporta une contribution inédite à l’humanisme. 1859.
Lors de la bataille de Solferino, Napoléon III écrasa les Autrichiens, à la tête d’une armée franco-piémontaise. Une boucherie. Des milliers de blessés agonisaient.
Témoin de cette tragédie, Henry Dunant improvisa des secours avec le concours des populations locales. Sans discrimination, il assista les soldats des deux camps. Les premiers bénévoles de cette aide aux victimes de la guerre s’écrièrent : « Tutti fratelli », « Nous sommes tous frères ».
A son retour, Henry Dunant publia : “Un Souvenir de Solferino” dans lequel il dénonça les horreurs des combats et plus tard, il fonda la Croix-Rouge. Soigner, sauver des êtres humains, sans distinction de nationalité, de religion, de couleur, un mouvement de compassion face à la déraison. Avec l’humanitaire, l’humanisme gagna une nouvelle auréole.
Puis vint l’essor des technologies du XXème siècle. De mémoire, jamais des découvertes aussi importantes n’avaient été réalisées dans un laps de temps aussi bref.
Avec l’arrivée du cinéma et de la télévision, les victimes des guerres ont désormais un visage et fréquentent nos salons. Elles acquièrent des droits. Les gens s’émeuvent, s’indignent, se mobilisent. L’image participe à une prise de conscience plus large, bien que les réponses soient rarement à la hauteur des désastres.
L’humanisme demeure un phare, une espérance mais il faut une foi solide en l’homme pour suivre le chemin.
Il faut une foi solide en l’amour de son prochain pour lui tendre la main.
La Franc-Maçonnerie est un facilitateur. « Voir autrement ». Si nous acceptons ce regard sans à priori, il opère la conversion de l’âme tout entière, nous faisant passer de l’initiation virtuelle à l’initiation réelle.
L’initiation nous fait entrer dans la voie. Mais c’est à nous seul qu’il appartient de suivre la voie, de transformer une promesse en une réalité, une espérance en une certitude, un chemin de connaissance en un chemin de vie.
L’humanisme place l’homme au centre de son univers, et la Connaissance fait que l’homme et l’univers ne forment plus qu’Un.
J’ai dit