Le Crata Repoa, un rite oublié -
Le Crata Repoa, un rite oublié
En 1770, von Köppen et von Hymmen, publièrent le Crata Repoa, suite de textes initiatiques Égyptiens.
Lorsqu’un aspirant désirait pénétrer dans l’antique société de Crata Repoa, il devait se faire recommander par un Initié. Le Roi écrivait aux prêtres. Ceux-ci adressaient l’aspirant d’Héliopolis aux doctes de l’Institution, à Memphis ; de Memphis, on le renvoyait à Thèbes. Il était circoncis. L’usage de certains aliments, vin compris lui était temporairement interdit. Il passait plusieurs mois dans un souterrain, livré à ses réflexions qu’il écrivait. Elles étaient examinées pour déterminer son degré d’intelligence.
Le moment venu, on le conduisait nu dans une galerie entourée de colonnes, sur lesquelles étaient gravées des sentences qu’il devait apprendre par cœur. Dès qu’il les savait, un adepte nommé Thesmosphores, s’approchait de lui avec un grand fouet. On lui bandait les yeux et on lui attachait les mains. Le Pastophoris ou Apprenti, gardait l’entrée conduisant à la Porte des hommes. Le Thesmosphores touchait son l’épaule et l’invitait à annoncer l’Impétrant. Introduit, l’Hiérophante lui posait diverses questions. Puis, on le faisait voyager dans l’enceinte en cherchant à l’effrayer par des éclairs, des coups de tonnerre et de la foudre. S’il demeurait calme, le Menies, ou lecteur des lois, lui lisait les constitutions du Crata Repoa. Il devait promettre de s’y conformer.
Il s’agenouillait. L’Hiérophante lui mettait la pointe d’un glaive sur la gorge et lui faisait prêter le serment de fidélité et de discrétion. Le soleil, la lune et les astres étaient témoins de sa sincérité.
On ôtait son bandeau et on le plaçait entre deux colonnes carrées, au milieu desquelles, étaient couchées une échelle à sept échelons, et une figure composée de huit portes de différentes dimensions. L’Hiérophante lui disait :
« Vous qui venez d’acquérir le droit de m’entendre, je m’adresse à vous : les portes de cette enceinte sont sévèrement fermées aux Profanes, qui ne peuvent y pénétrer ; mais vous, Menès Musée, vous, enfant des travaux et des recherches célestes, écoutez ma voix ; elle va vous enseigner de grandes vérités. Soyez en garde contre les préjugés et les passions qui pourraient vous éloigner du véritable chemin du bonheur ; fixez vos pensées sur l’Être divin ; ayez-le toujours devant les yeux, afin de mieux gouverner votre cœur et vos sens. Si vous voulez marcher dans la vraie route de la félicité, songez que vous êtes sans cesse en présence du Tout-Puissant, qui gouverne l’univers. Cet Être unique a produit toutes choses ; il les conserve, et existe par lui-même. Aucun mortel ne peut le voir ; rien ne peut être soustrait à ses regards. »
L’Apprenti passait ensuite sur les degrés de l’échelle, le sens du symbole lui était expliqué. On lui enseignait aussi que les noms et les attributions des Dieux avaient une tout autre signification que celle que le peuple y attachait.
La réception finie, l’Hiérophante donnait à l’Initié le mot d’ordre : Amoun « Sois discret » et communiquait un attouchement. On remettait au Récipiendaire un bonnet terminé en pyramide et on le ceignait d’un tablier appelé Xylon. Il portait autour du cou un collet dont les bouts tombaient sur la poitrine. Il devait garder à son tour la porte des hommes.
Consacré à la physique, ce grade expliquait les causes des vents, des éclairs, du tonnerre ; on y apprenait l’anatomie, l’art de guérir et de composer les médicaments. On enseignait également au néophyte la langue symbolique et l’écriture vulgaire des hiéroglyphes.