RL Netjer, l’Evangile de Nicodème -
D’où vient ce livre ?
L’Evangile de Nicodème fait partie la littérature apocryphe lue par les premiers chrétiens. Les écrits apocryphes étaient très nombreux. Seuls quelques-uns ont été acceptés par l’église. Certains ont été gardés dans le souvenir populaire. D’autres ont été détruits durant le pillage organisé par l’empereur Théodose en l’an 385 de notre ère. Malgré cela, beaucoup d’œuvres ont été conservées en Egypte et dans le secret des bibliothèques des grands monastères du Moyen Orient ou de l’Europe. Il est probable que la bibliothèque du Vatican conserve certaines œuvres censées avoir disparues. Quelques manuscrits ont été découverts lors des fouilles des monastères de la péninsule du Sinaï, de Kénoskobion et surtout de Nag Hammadi vers 1945.
Aujourd’hui, une grande partie de ces écrits a été publiée : la collection Brépols ou la Pléiade.
Concernant l’évangile de Nicodème, il n’avait pas été sélectionné pour faire partie du canon du Nouveau testament. Pourtant il ne s’en était fallu que de peu. Nombreux étaient ses partisans et les communautés chrétiennes s’en servaient comme un livre d’enseignement sacré. Il n’a pas été détruit. Bien au contraire, l’église officielle qui s’était imposée à partir du règne de l’empereur Théodose, fin du 4ème siècle, semblait l’apprécier. Les arabes le connaissaient. Charlemagne le lisait, les rois et les abbés le possédaient. Le livre était traduit dans toutes les langues de l’Europe et même Catherine de Médicis l’avait comme livre de chevet.
L’Evangile de Nicodème a été définitivement mis à l’écart aux alentours des années 1570, suite au concile de Trente.
Ce livre nous est parvenu grâce aux traductions des monastères espagnols notamment celui de Montserrat. Pourtant l’exemplaire qui a fasciné les chercheurs occidentaux était celui détenu par la bibliothèque impériale de Vienne, le « Palimpseste de Vienne », édité sous le nom d’Évangile de Nicodème, appelé aussi « Évangile de Pilate » ou « Actes de Ponce Pilate ».
Ce livre jouit d’une très grande autorité ; St Justin, Tertullien, Eusèbe et d’autres écrivains ecclésiastiques s’appuient sur ses récits. Ces divers auteurs rapportent comme que ces Actes renferment l’Évangile de Nicodème. Deux parties distinctes ; la première s’étend jusqu’au seizième chapitre ; elle donne le récit de la condamnation, de la passion, de la sépulture et de la résurrection de Jésus-Christ, récit compilé par les Évangélistes.
D’après les Actes de Pilate, grossis de quelques fables ; la seconde partie, chapitre 17 à 27, renferme le récit des fils de Siméon, Carinus et Leucius, rappelés à la vie et racontant la descente de Jésus-Christ aux enfers et la saga entre les puissances de l’abîme, les patriarches et le Sauveur. Il y a un dialogue avec Elie et Jean -Baptiste.
Cette narration est supposée être celle d’un écrivain juif, qui voulait convaincre les fidèles de Moïse avec les récits de témoins ayant connu Jésus. À l’exception d’un compilateur que cite Léon Allatius, (De libris eccles. Groec. p. 235), les auteurs grecs ne font nulle mention de l’Évangile de Nicodème ; cependant, de bonne heure il est apprécié et répandu en occident. Grégoire de Tours est le premier à l’analyser ; dans son Histoire des Francs, liv. 1, ch. 21 et 24. Il nous apprend même qu’il était lu par les rois des Francs.
OUI ….
MERCI
HENRI GERMAIN LYON