MORCEAU D’ARCHITECTURE – RL NETJER – G∴L∴T∴I∴ – Conscience, Les nouvelles frontières -
La force de l’habitude nous fait souvent oublier que nous sommes rassemblés ce soir dans un lieu particulier, fortement symbolique, avec un rituel qui nous invite au voyage. Au sein de cet espace, image de l’univers, toute une procédure initiatique nous rappelle que nous avons opté pour un chemin spécifique de découvertes personnelles en choisissant une voie progressive et collective plutôt qu’une voie d’éveil individuel ou qu’une voie mystique.
Ce parcours passe par la compréhension de soi, du monde et comme c’est par la conscience que nous sommes reliés il m’a paru important d’approcher ce concept de CONSCIENCE.
Ce travail va essayer de parler de la conscience non pas d’un point de vue psychanalytique ou neurologique mais plutôt comme d’une faculté énigmatique qui nous habite et nous échappe.
Que ce soient les psychanalystes où les maîtres zen, tous essaient de nous connecter à cette énergie sans nom, sans localité, sans temporalité qui nous fait exister.
Cette notion de conscience n’est pas toujours présente à notre esprit, nous sommes souvent en mode automatique, perdu dans nos pensées loin du moment présent et souvent peu en prise avec la réalité que nous traversons.
Ainsi, il nous arrive parfois au volant d’être envahi par des idées et en toute inconscience nous assurons les fonctions nécessaires à notre sécurité.
Il faut être confronté à une situation ultime, comme la peur, pour subitement reprendre conscience de la réalité vécue ici et maintenant. La plupart du temps nous sommes des êtres endormis. La quête de l’éveil est similaire à la recherche de la lumière et l’objet de ce travail est d’essayer de lever le voile sur certains aspects de cette conscience endormie.
Dans ce temple qui nous abrite, nos prédécesseurs, nous ont laissé quelques pistes qui prennent aujourd’hui un éclairage particulier à la lueur de travaux scientifiques reconnus, qui commencent à être vulgarisés, à savoir :
- La conscience est non locale et n’est pas le produit du cerveau.
- Nous sommes des êtres spirituels par nature et non par culture.
- Nous sommes tous issus et reliés à la même source comme le suggère notre chaîne d’union
Pour vous faire entrevoir la nature de ces recherches et leurs conséquences, je vous propose d’articuler ce travail autour de 3 thèmes
– L’émergence de la conscience dans les sciences.
– Des recherches qui interrogent.
– La FM est-elle toujours d’actualité ?
Longtemps associée et confondue avec l’esprit ou le « for intérieur » ou parfois « l’être », cette notion de conscience échappe souvent à l’entendement tant elle a été utilisée et détournée.
La conscience n’est pas quelque chose qui apparaît, elle est ce par quoi toute chose apparaît.
Elle est ce que l’on sent et ce que l’on sait de soi, d’autrui et du monde, cette conscience peut être analytique et intuitive. En ce sens, elle englobe l’appréhension subjective de nos expériences et la perception objective de la réalité.
Cette conscience du moment, de l’objet et de soi, dans le temps et l’espace est souvent définie par des états qui sont classifiés arbitrairement comme :
- Des états normaux
- Des états altérés par (maladies, traumatismes, pathologies …)
- Des états modifiés ou amplifiés par (psychotropes ou stimulations psychosensorielles ; exemple la méditation ou les sons).
Fait unique dans ce monde très cartésien, la notion de conscience après avoir été longtemps éloignée des sciences revient avec force en bousculant tout l’édifice de notre univers matérialiste.
Depuis quelques décennies, une révolution copernicienne est en marche et amène, selon certains une fracture plus radicale que l’avènement de l’héliocentrisme.
Cette révolution post-matérialiste, alimentée par des travaux reconnus commence à impacter et modifier notre compréhension du monde.
Le 20e siècle a été celui de la physique, avec la théorie de la relativité et la mécanique quantique, le 21e siècle, est le siècle de la biologie avec le séquençage complet de l’ADN humain et celui de l’informatique avec Internet et l’intelligence artificielle.
Ce 21e siècle, avec la multiplication de la puissance de calcul et l’arrivée de matériels complexes (scanner IRM), est celui de la recherche sur le cerveau et de l’intelligence artificielle avec toutes les travaux connexes (apprentissage des savoirs, étude des mécanismes, de la cognition, etc.)
Tous ces travaux convergent vers des questions fondamentales :
- Qu’est-ce que l’intelligence ?
- Qu’est-ce que la conscience ?
- Cette conscience est-elle intérieure ou extérieur à nous ?
- Cette conscience obéit elle à un déterminisme biologique ou est-elle holistique ?
- La conscience est-elle individuelle ou collective ?
– Pierre Teilhard de Chardin, le jésuite paléontologue et philosophe
Comme un théoricien des liens qui, chaque jour, relient plus étroitement les hommes entre eux. Publié en 1955, son livre « Le Phénomène humain » est l’aboutissement de ses réflexions sur l’origine et le devenir de l’homme.Leur modernité saute aux yeux. Teilhard est un darwiniste enthousiaste. Il se réfère aux lois de l’évolution et les prolonge, en expliquant qu’après l’apparition de l’homme, un processus, tout aussi irrésistible s’est mis en branle, qui mêle psychisme et matière et pousse l’humanité à toujours plus de convergence.Teilhard parle de « socialisation » pour désigner cette propension des humains à s’organiser en communautés de plus en plus larges, de plus en plus dépendantes les unes des autres. Il appelle « Noosphère » ces ensembles conscients qui enserrent la planète d’une pensée toujours plus réfléchie.Très tôt, Teilhard eut l’intuition que les moyens modernes de communication, allaient favoriser une « conscience collective de l’humanité ».
Il est considéré comme le père de la physique moderne qui apparaît dès 1925 car il fut le premier à proposer un formalisme matriciel et à énoncer le principe d’incertitude au cœur de la matière avec une approche peu orthodoxe. Pour lui c’est la théorie qui impose qu’on ne puisse pas observer précisément la trajectoire d’un électron et il privilégie la mesure et l’observation. C’est ce qui lui sera reproché par ses pairs.Ses travaux donnent un éclairage surprenant sur la compréhension de la nature dualiste de la lumière qui est soit corpusculaire ou ondulatoire ou les deux à la fois ? Initiés par BOHR (thèse probabiliste), puis théorisés par Heisenberg, (thèse incertitude) ces travaux furent enrichis par Max Born et Erwin Schrödinger.La théorie admettait des phénomènes étranges et mystérieux, qui défiaient la raison, à l’origine d’une furieuse polémique animée par Albert Einstein défenseur d’une thèse matérialiste et déterministe.Il faudra attendre 1964 pour que John Bell formule une théorie mathématique originale (les théories dites « à variables cachées) pour déterminer les conditions expérimentales à mettre en œuvre pour lever toutes ces interrogations. Puis à partir des années 1970, John Clauser réalise la première expérience qui est reprise et affinée par le français Alain ASPECT mettant fin, à partir des années 1980, à plus de 40 ans de débat. Le grand Albert avait tort d’avoir raison dans son système qui demeurait fermé. Quels étaient les enjeux :La lumière et la matière tel qu’elle était comprise ne répondait pas à ce bel ordonnancement déterministe, auquel tout le monde avait souscrit avec la mécanique relativiste.En effet dans l’infiniment petit toutes les lois de la physique classique ne s’appliquent plus.Avec toutes les particules élémentaires subatomiques on observe des comportements bizarres contre-intuitifs, qui défient la raison (proton, neutron, neutrino, muons, etc.) et il faut repenser le monde de la matière avec de nouveaux outils conceptuels.Ainsi par exemple si on bombarde une cible avec des électrons en les faisant passer par deux fentes, (fenêtre de Young) l’électron se comporte soit comme une particule de matière soit comme une onde.De plus, il peut parfois passer par “deux chemins à la fois”. Cette combinaison est connue comme un état de superposition.Si un observateur est introduit dans l’expérience, pour vérifier ce qui arrive à l’électron qui est projeté sur la cible, le résultat en est modifié, l’électron devient une particule et abandonne ses caractéristiques d’onde.De plus, si l’observateur intervient en toute fin d’expérience juste avant l’impact de l’électron sur la cible, le déroulement initial en est modifié comme si la particule pouvait remonter le temps pour modifier le résultat.Autre phénomène des plus intrigants est ce que l’on appelle l’intrication quantique (ou enchevêtrement quantique), un phénomène dans lequel deux particules (ou groupes de particules) ont des états quantiques dépendant l’un de l’autre, quelle que soit la distance qui les sépare.
Afin de prendre un peu de hauteur et de distance, il est intéressant de rappeler qu’il existe toujours un décalage important entre les avancées de la physique et ceux des sciences humaines ainsi par exemple quand Newton (1643-1717) formule pour la première fois la loi universelle de la gravitation, la médecine de Louis XIV (1638-1715) ne connait pas encore la fonction du cœur et la circulation du sang. A la fin de son règne, avec la découverte de William Harvey, tout le dogme humoral d’Hippocrate est remis en cause. Dans toute l’Europe, partisans et adversaires vont s’affronter opposant les « circulateurs », adeptes des opinions de Harvey, et les « anti-circulateurs »
A la lueur de cet exemple, rien de nouveau sous le soleil, et de nombreux autre exemple montrent que l’histoire bégaie. Ce soir j’ai voulu vous faire partager mes intuitions avec quelques travaux significatifs qui préfigurent à mes yeux les coulisses d’un monde en devenir.
Pour ma part comme franc-maçon il me parait important de rapprocher la science de la métaphysique dans une même quête. (Pensée déjà développée par un des pères de la physique quantique, Heisenberg).